L’attente de l’édition 2023 de Madrid se fait longue? Retrouvez la rétrospective de l’édition 2022 à Malaga qui vous donnera du courage jusqu’au mois de juillet

Jeudi 8 septembre, Recinto Ferial. Le soleil brûle sur la somptueuse ville andalouse quand une horde de rockeurs descend petit à petit des bus EMT. Des personnes de tous âges, de styles parfois différents, arborant des T-shirts de tournées de Kasabian, Metallica ou Stereophonics prennent leur temps avant de se rendre de l’autre côté de là où les bus les ont laissés pour y montrer leur billet. À l’entrée, une quantité raisonnable de personnes, mais ce qui frappe le plus, c’est la présence non négligeable d’étrangers à l’entrée du festival. De l’anglais, de l’allemand et quelques autres idiomes européens qui se mêlent à l’espagnol des organisateurs. À peine 30 minutes plus tard, autour de 17 h, c’est finalement une longue file d’attente qui s’impose aux portes du ABF. L’événement peut enfin commencer. Et, chaleureusement invités par Mad Cool, l’organisateur du festival, nous faisions partis des heureux élus VIP prêts à vibrer au rythme frénétique du rock indie durant ces trois jours.

La première journée s’annonce déjà chargée et déploie les couleurs du festival. Au programme, des artistes émergents aussi bien que de grands noms. Tout d’abord WASABI CRU, un groupe local à mi-chemin entre la funk et la soul, ouvre le bal pendant les premiers visiteurs tentent de trouver leurs repères. Les premiers stands de boisson émergent, tandis qu’à l’arrière des scènes, les premiers photographes se hâtent de gagner les tentes réservées au staff presse. Les organisateurs sont au téléphone, tentant de donner les dernières directives au staff de terrain pour que tout se passe pour le mieux aussi bien pour les artistes que pour le public. Il faut dire que non seulement il s’agit de la première édition du festival, mais l’enjeu est également de taille compte tenu des infrastructures et du budget que la région a accordé à l’événement. L’enveloppe est à hauteur de 4 millions d’euros, dont 80 % proviennent des subventions européennes. Autant dire que Malaga avait tout intérêt à répondre des espoirs fondés sur elle.

C’est dans la partie ouest de la ville, au Recinto Ferial du Cortijo de Torres que le festival a décidé de poser ses bagages. Si cette partie de la ville n’inspire pas plus qu’un nom aux étrangers qui assistent à l’événement, il s’agit pour les locaux de la grande Avenue de la Malagueñas, non loin du Palais des Congrès. Durant le festival, le site abrite trois scènes : l’Andalucia, la scène principale, l’Alhambra, située en face et la Tres 3, une plus petite scène située juste à droite de l’entrée principale. Pour cette édition, Mad Cool, l’organisateur de l’événement ne néglige rien et encore moins sur l’efficacité technologique et le professionnalisme des installations. La scène principale, Andalucia, affiche alors un grand écran place en hauteur de chaque côté et une piste centrale supplémentaire installée lors de la journée 1 et 3. C’est sur cette piste que Matthew Bellamy se rendra une grande partie des dernières chansons lors du dernier concert du festival accordé au groupe international MUSE.

Après la session live du groupe « malagueno » WASABI CRU, c’est au tour de LIFE, un groupe de la ville anglaise de Hull, de faire leur apparition. Dès leur présentation, ils rappellent que ce n’est pas la première fois qu’ils se rendent en Espagne pour un concert. Ce qui n’est pas étonnant compte tenu de l’amour que les musicophiles espagnols portent au rock classique et au punk. GHOULJABOY, un autre artiste local, s’aventure davantage sur les sentiers de l’indie plus pop avant de laisser la place à un groupe de Grenade, LAS DIANAS, qui ne manquent visiblement pas d’adeptes. Une fois arrivées sur scène, ce sont des hordes d’Espagnols et d’étrangers curieux qui gagnent les premiers rangs de la scène principale pour apporter leur soutien à Paulina, Ana, Isa, Maria et Laura, les artistes andalouses du groupe. Dans le même temps, JAVYPABLO, emmené par Javi au clavier et Pablo à la guitare acoustique et électrique, animent le public de leur folk rock traditionnel.

C’est sous un soleil de plomb que le groupe de rock alternatif londonien WOLF ALICE entame son set. Après des débuts progressifs en 2010, le groupe avait finalement été pleinement reconnu pour leur talent en 2017 lorsqu’ils atteignent la deuxième place des charts britannique dans la catégorie sortie d’albums. Un an plus tard seulement, ils remportaient le prix Mercury pour leur même opus Visions of a Life.

Le dynamisme sourd et puissant arrive surtout avec BIFFY CLYRO, le groupe écossais originaire de Kilmarnock. Composé de Simon Neil, James Johnston et Ben Johnston, il avait passé au total 165 semaines dans le top des charts britanniques grâce à des titres phares comme « Many of Horror » ou encore « That Golden Rule ». C’est donc sans surprise qu’ils figureront parmi ceux qui auront attiré la plus grande foule du festival et dès le premier jour.

Le passage de STEREOPHONICS coïncide avec l’arrivée de l’ensemble du public attendu. Groupe de rock gallois formé dans les années 1990, ils ne sont plus à présenter pour bon nombre des personnes présentes au festival. En réalité et à en voir les noms de groupe inscrits sur le dos des visiteurs, certains sont y sont même présents essentiellement pour les Britanniques. Pour beaucoup, c’est un honneur de recevoir les interprètes de « Maybe Tomorrow » ou encore « Dakota » qui ont déjà fait les beaux jours des plus grands festivals européens, dont le Glastonburry.

La fin de soirée s’enchaîne rapidement avec le groupe FRANZ FERDINAND, le groupe qui s’était fait connaître il y a bien des années grâce à « Take Me Out » et « This Fire ». En 2005, ils remportaient déjà deux Brit Awards et surtout le NME.

Un grand jour pour tous ceux qui les suivent depuis tout ce temps comme pour les autres, qui les ont découverts à leur tout début et les avaient perdus de vue. Leur présence au festival n’était toutefois pas prévue. Mais l’absence précipitée du groupe RAGE AGAINST THE MACHINE initialement prévu au programme avait laissé la liberté aux organisateurs d’inviter deux groupes supplémentaires : C.TANGANA et FRANZ FERDINAND. C’est sans surprise que les Ecossais et leur leader Alex Kapranos commencent la nuit en enflammant le public d’un rythme effréné propre au groupe.

Tandis que « FF », pour les intimes, s’empare de l’Andalucia, le groupe SUEDE prend d’assaut l’Alhambra pour entamer des titres des années 90. Brett Anderson, le chanteur principal du groupe, n’hésitera pas à interagir avec un public visiblement de connaisseurs qui chantent à l’unisson avec entrain et passion. C.TANGANA se charge, par la suite, du dernier acte pour cette première journée qui aura tenu ses promesses. Considéré comme un des artistes espagnols les plus influents de l’industrie ibérique actuelle, C.TANGANA était l’un des artistes les plus attendus du festival à l’annonce de la nouvelle lineup. Un peu plus tôt dans l’année, il avait déjà prouvé sa popularité à Barcelone lors du Sonar Festival. L’alliage de hip hop, de pop et de flamenco traditionnel est un combo gagnant dont les Espagnols ne semblent pas se lasser. La session de l’artiste se transforme en véritable mise en scène avec un aménagement qui reconstitue le decorum d’un restaurant gastronomique. Des tables, des serveurs et des bouteilles d’alcool servent de trame à l’histoire en sons et en lumière. Une fanfare traditionnelle et un défilement à l’écran d’images de style cinéma vintage accompagnent cette préparation théâtrale afin de mettre en exergue la qualité non pas uniquement musicale, mais aussi visuelle de l’artiste. Cela va sans dire que cette première journée a tout d’une réussite.

La lineup du jeudi 8 septembre inclut C.Tangana, Franz Ferdinand / SUEDE, Biffy Clyro, Stereophonics, Run the Jewels, Glass Animals, Wolf Alice, Kurt Vile & The Violators plus, Viva Belgrano, Lucy Dacus, Morgan, Javypablo, Life, Ghouljaboy, Joey Valence & Braé.

Andalucia Big Festival : https://andaluciabig.com/

Mad Cool : https://madcoolfestival.es/

Crédits :

Contenu & responsable média : Demona Lauren

Photographies : Dali Falzone

Posted by:Demona Lauren

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